REQUIEM DE VERDI – VERSION DITE DE TEREZIN
Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, Paris 5ème
C’est une version très particulière du Requiem de Verdi que le Chœur de Paris a interprété le vendredi 28 octobre à 20h dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.
Il s’agit en effet de la version qui fut donnée dans le camp de concentration de Theresienstadt par les détenus.
Le concert comprend cinq parties du Requiem, accompagnées par deux pianos et solistes.
Des extraits du livre « Le Requiem de Terezin », de Joseph Bor (1906-1979), ont également lus par un acteur au cours de cette soirée.
Ancien déporté, Joseph Bor publia ce livre en 1963, un récit romancé et en grande partie autobiographique qui relate l’histoire de Rafael Schächter (1905-1944).
Les nazis, voulant donner l’illusion que leurs prisonniers étaient bien traités, organisèrent le 23 juin 1944, une visite de la Croix Rouge, où le Requiem devait être donné.
Rafael Schächter, compositeur, pianiste, et chef d’orchestre réussit le tour de force de faire répéter et interpréter cette œuvre dans des conditions extrêmement difficiles.
Les déportés (pour l’essentiel des juifs âgés, des intellectuels ou des artistes) durent contribuer malgré eux à cette effroyable mystification.
On peut aussi se demander si ce n’était pas parfois de leur propre chef que les déportés interprétaient ce Requiem, afin de donner un simulacre de vie et faire taire la barbarie, ne serait-ce que quelques instants.